La douleur est déjà un phénomène stressant quand elle apparaît occasionnellement. Alors, lorsque la douleur devient chronique en s’installant insidieusement, sournoisement et progressivement dans votre vie, l’épuisement et un sentiment d’impuissance naissent systématiquement.
De douleurs physiques, ces douleurs deviennent des douleurs psychologiques et émotionnelles importantes, bien souvent parce que la prise en charge aura été faite trop tardivement et aussi par l’absence d’explication concrète de la part du monde médical, sans parler du manque de compréhension de la part de l’entourage.
Mieux comprendre la douleur chronique pour mieux la gérer :
Avant toute chose, il est important de comprendre que la douleur est un signal que notre corps nous donne pour nous informer que quelque chose d’anormal est entrain de se passer.
A la base, la douleur est donc un phénomène normal, un signal d’alarme qui nous évite de nous blesser plus. C’est ce signal qui va vous empêcher de vous brûler la main au 2° degré si vous la mettez au contact d’une plaque à induction chaude par exemple, ou qui va empêcher qu’une écharde plantée dans votre doigt ne s’infecte et ne dégénère en « panaris »(infection).
C’est aussi une perception, donc un événement psychologique tout à fait subjectif, qui peut être modulée par des aspects tout ce qu’il y a de plus personnel tels que l’anxiété, la peur, le stress, la dépression, les facteurs environnementaux, familiaux et sociaux etc…
Nous ne sommes pas égaux devant la douleur… !
La prise en charge de la douleur, qu’elle soit ponctuelle ou chronique, demande d’être faite tant au niveau « physique » qu’au niveau « émotionnel et psychologique« .
Il faut savoir que 30 à 50 % des personnes souffrant de douleurs chroniques ont également un trouble anxio-dépressif, c’est à dire que se sont des personnes qui développent une anxiété accrue ainsi qu’une dépression ou un état dépressif.
Je vous propose dans cet série d’articles, de vous donner quelques clés pour comprendre pourquoi vous souffrez, et pour vous aider à mieux vivre et gérer la douleur dans tous ses états.
Pour cela, il me semble essentiel de savoir de quoi nous parlons et pour ce faire, nous allons explorer ensemble les différents aspects de la douleur :
La définition exacte de la douleur ainsi que les différents types de douleur
« Pourquoi j’ai mal ? « (la physiologie de la douleur : ses mécanismes)
« Comment je « vis » la douleur ? » (la psychologie de la douleur)
Et enfin, les différents recours, techniques et autres pour vous aider au quotidien à mieux vivre avec la douleur
Dans ce 1er article seront abordés la définition de la douleur ainsi que les différents types de douleur.
Qu’appelle-t-on douleur ?
Selon l’Association internationale de l’étude de la douleur (1979) :
« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable,
associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel,
ou décrite en terme d’un tel dommage. »
C’est toujours une expérience subjective, colorée par vos apprentissages vécus dans le passé et vos motivations actuelles.
Il est important de comprendre qu’une douleur « psychogène » ou « psycho-somatique« , sans lésion objective, est aussi légitime qu’une douleur physique.
Une autre définition de la douleur serait, pour reprendre mes propos du début :
« La douleur est un phénomène normal, un signal d’alarme qui nous évite de nous blesser davantage.
C’est un mécanisme complexe qui nécessite divers intervenants. »
Alors que la définition de la douleur chronique est :
« La douleur chronique est une douleur qui persiste,
ou qui est récurrente au delà de ce qui est habituel pour la cause initiale,
ou qui répond insuffisamment au traitement
ou qui entraîne une détérioration significative et progressive des capacités fonctionnelles et relationnelles de la personne »
En résumé, la douleur chronique serait à l’origine un phénomène normal, un signal d’alarme nous avertissant du risque de blessure plus grave, et qui au lieu de disparaître se serait installée progressivement et sournoisement, pour durer bien au delà de ce qui est « normal ».
La douleur : un complexe mélange de facteurs
La douleur est un phénomène complexe combinant divers facteurs :
Une composante sensorielle :
C’est grâce aux système et mécanismes nerveux que vous pouvez décoder la qualité, l’intensité et la localisation des messages douloureux.
Une composante affective et émotionnelle :
Dû essentiellement à son aspect désagréable, pénible, usant, parfois insupportable, pouvant mener à un état d’anxiété extrême voir de dépression.
Une composante cognitive ou intellectuelle :
En effet, vous ne vivez pas la douleur de la même façon que vos parents ou vos enfants ou amis etc.
Cela va dépendre essentiellement à la signification que vous allez donner à votre douleur chronique ou occasionnelle.
En effet, en fonction :
de l’attention (et j’ai envie d’écrire « la-tension »‘) que vous allez lui portez,
de votre interprétation (est-ce pour vous un signe que la maladie s’aggrave ? ou au contraire que cela va mieux ?),
de vos références à des expériences douloureuses ayant déjà eu lieu dans votre vie par le passé ou dont vous avez été le témoin (la maladie d’un proche, une ancienne fracture par exemple ou encore ce que vous avez entendu ou vu lors de reportages etc.),
de vos anticipations (si je vais marcher, je vais revenir avec encore plus de douleurs par exemple etc)
etc.
vous percevrez la douleur différemment.
La composante comportementale :
Cela va être toutes vos manifestations verbales et non verbales au moment de la douleur.
Vous pouvez être en état de prostration, d’agitation, d’abattement, de repli etc
La contexte socio-économique :
En fonction de votre travail ou de l’attention que vous lui portez, en fonction de votre poste, de votre environnement social et/ou économique, 2 personnes souffrant de la même pathologie ne la « vivra » pas de la même manière.
J’ai vu des artisans carreleurs, reprendre le travail après seulement 1 semaine d’immobilisation alors qu’ils souffraient d’arthrose aiguë du genou (je vous rappelle un carreleur passe 70 % de son temps à genou) ou un maçon continuer de travailler malgré un lumbago, alors qu’une personne sans activité professionnelle va se montrer plus sensible à ce même type de douleur…
Ceci est écrit sans jugement aucun.
Simplement, et vous le verrez dans les prochains articles, plus vous portez d’attention à la douleur, plus la douleur sera intense.
Faire un travail ou une activité qui vous passionne aide beaucoup à passer « outre » la douleur et à en atténuer le ressenti… mais tout ceci, je vous en parlerai plus tard.
La composante culturelle et ethnique :
« Un garçon ne doit pas se plaindre » ou « les filles sont douillettes » etc.
Vous, nous connaissons toutes ces petites maximes populaires qui peuvent être parfois assassines d’ailleurs. Et bien elles ont aussi un impact certain sur votre façon de percevoir la douleur.
La composante religieuse :
« Gagner son ciel« … « la souffrance est un mal nécessaire … » etc
Vous comprenez dès lors que la prise en charge d’une douleur chronique est nécessairement pluridisciplinaire.
En conclusion
La douleur a pour spécificité première le fait que nous ne sommes pas égaux devant elle.
Une blessure légère, comme par exemple une coupure sur la main, entraînera pour certains une douleur à la limite du supportable alors que pour d’autres porteurs de lésions beaucoup plus graves ne se plaindront pratiquement pas.
Il n’y a pas de jugement de valeur à avoir à ce sujet.
C’est ainsi et cela n’a rien de définitif.
En effet, le seuil de tolérance de la douleur non seulement varie d’un individu à un autre, mais varie aussi chez une même personne en fonction de ce qu’elle vit à l’instant de la douleur.
Pour ceux ou celles qui ont des douleurs chroniques, ne culpabilisez pas si vous vous sentez déprimé ou abattu… c’est normal et la bonne nouvelle est que ça peut ne pas être définitif.
Il existe des moyens simples et efficaces pour mieux vivre avec la douleur et c’est ce que je vous propose de découvrir au travers des articles de ce blog, de l’ebook que je suis entrain d’écrire et d’un prochain programme « de gestion de la douleur » que je vous proposerai de suivre et dans lequel vous trouverez un ensemble d’outils pour vous permettre de reprendre confiance en vous et de vous sentir mieux dans votre vie….
Mais chut ! c’est une surprise que je viens de vous dévoiler en avant première 😉
Dans le prochain article, je vous parlerai du mécanisme complexe (sa physiologie) de la douleur ainsi que de la psychologie de la douleur.
En attendant, prenez soin de vous 🙂
Coeur-dialement
Valérie Madej
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Interessant, des pistes a étudier
Merci Cathy ! Bonne étude alors 😉